La prochaine conférence du CIRAS aura lieu le vendredi 17 mai 2019, à 20h30 à la DRAC (Salle Robida, 61 rue Saint-Fuscien). Elle sera animée par Cécile Brouillard, archéologue à l’Inrap.
La nécropole à incinérations, associée à un habitat matérialisé par des fossés curvilignes, apporte son lot de précisions à la connaissance des pratiques funéraires gauloises dans la Somme.
L’espace funéraire se développe à un rythme régulier de La Tène C2 à La Tène D1 (IIe s. av. n.è.), dans un chemin bordant l’enclos de l’habitat, à proximité d’une entrée. Il est constitué de deux ensembles comportant chacun une tombe remarquable. L’absence de recoupement d’une fosse par une autre indique que la signalétique devait être assurée par des tertres.
Les fosses sont très majoritairement quadrangulaires et fermées au moyen de couvercles. L’emploi d’accessoires de rangement pour les différents dépôts conservés -tels que caisses, coffres, paniers, sacs et même une étagère- est fréquent. L’agencement des dépôts à l’intérieur de la chambre funéraire ne semble pas respecter de norme particulière. Un conduit à libation est attesté.
La population mise en terre comporte une part importante des sujets en bas âge. Si le taux de mortalité défini à LT C2/D1 (28,5 %) reflète une population naturelle, il n’en va pas de même pour celui défini à LT C2 (50%), bien plus élevé que la moyenne régionale. Sur ce point, l’appariement adulte/enfant dans l’espace sépulcral méridional –le plus ancien- ne passe pas inaperçu.
L’étude anthropologique a conclu que la chaîne opératoire depuis le décès des sujets jusqu’au dépôt de leurs restes en sépulture était commune aux pratiques constatées dans nombre de sites picards. Comme souvent, la collecte des restes du défunt au sortir du bûcher a été partielle. La sélection des ossements a été faite généralement en respectant la représentation de chaque partie anatomique des corps et a été suivie d’un nettoyage des esquilles retenues.
Les offrandes, à part quelques pièces de porc et peut-être une fibule, n’ont pas accompagné les défunts sur le bûcher. On constate un accroissement du nombre d’offrandes au cours de l’utilisation de la nécropole (de 7 en moyenne dans l’enclos sud à 7,9 en moyenne dans l’enclos nord). Le mobilier céramique se situe quantitativement dans la moyenne régionale (autour de 5 vases par tombe). La représentation des forces, pinces et rasoirs en métal (individuellement ou en trousse) s’intègre dans les normes observées pour la période et pour la région tandis que celle des couteaux (à part des amas osseux et jamais conditionnés en panoplie) est forte.
Sans être ni des guerriers ni des aristocrates, les individus ensevelis dans les deux sépultures remarquables sont a minima des personnages-clés de la communauté ayant vécu à La Chavatte.
Prochaine conférence : 7 juin 2019. Amandine Marshall. La découverte de la tombe de Touthankamon
Écrire commentaire