Séance 12 : Aspects de l'archéologie métropolitaine

 

Vendredi 13 avril (13 h 45) Gaumont

 

Un chemin vers la lumière. Découvertes archéologiques sur le Chemin des Dames (8') réalisé en 2015 par Jérôme Palteau (Vicprod). Préalablement aux travaux d’extension du parking de la Caverne du dragon, une fouille réalisée en septembre-octobre 2015 a permis de mettre au jour un ensemble de vestiges en lien avec la Première Guerre mondiale sur une surface de près de 3 000 m². L’emprise, située au niveau de l’isthme d’Hurtebise – une zone très étroite du plateau du Chemin des Dames – est localisée entre les 1e et 2e lignes de tranchées allemandes. Ce terrain, par ailleurs, se situe au dessus des carrières souterraines médiévales et modernes, largement exploitées par les Allemands et les Français au cours du conflit.

Projection en présence de Jérôme Palteau et Gilles Desplanque, responsable des fouilles.

 Peau d'âme (100') réalisé en 2017 par Pierre Oscar Lévy (Look at sciences, CNRS (UMR trajectoires), Ciné Tamarais, Universcience et Vidéo de Poche). Dans le bois du château de Neuville à Gambais (78), une équipe d’étudiants dirigée par Olivier Weller a mené une fouille assez remarquable par son sujet d’étude. Les vestiges fouillés correspondent à une période proche et témoignent d’une activité humaine assez récente : le tournage d’un film. En effet, le parc du château a été le décor du célèbre film de Jacques Demy, “Peau d’âne”, tourné en 1970. Ce bois a servi de cadre à la fameuse scène de la cabane dans laquelle la princesse (Catherine Deneuve) se réfugie avant d’être découverte par le prince (Jacques Perrin) et au repère caché de la Fée des Lilas (Delphine Seyrig). Enquête archéologique au premier abord, ce projet est en réalité d’une autre portée. Il s’agit avant tout d’une démarche plus large de chercheur qui, par l’intermédiaire des méthodes de l’archéologie, étudie l’histoire d’un film mais également le sujet traité par le cinéaste, le conte (particulièrement celui-ci traitant de l’inceste, puissant tabou qui traverse les cultures) et sa place singulière dans la mémoire collective. Le projet cinématographique est intiment lié à la recherche et démontre - si nous ne le savions pas - que toutes ces histoires continuent de fouiller en nous.

 Projection en présence de Pierre Oscar Lévy et d'Olivier Weller.

 

http://archeologie.yvelines.fr/spip.php?article206

 

http://www.liberation.fr/sciences/2016/08/03/peau-d-ane-les-archeologues-refont-le-film_1470138

 


Passages (52') réalisé en 2018 par Marc Azéma et Stéphane Kowalczyk (Passé Simple, Inrap). Entre 2012 et 2014, les archéologues vont profiter de la construction du tracé d'une nouvelle ligne TGV et d'une autoroute entre Nîmes et Montpellier pour explorer un territoire du sud de l'Europe parmi les plus riches en archéologie. Grâce aux fouilles préventives faites en amont de l’aménagement, les archéologues de l’Inrap ont revisité 400 000 ans d’histoire en fouillant une vingtaine de sites situés le long de ces passages répétés au fil des millénaires. Dolmen et hypogée, villages médiévaux, antiques ou néolithiques... cette enquête archéologique va permettre de remonter le temps jusqu'à la trace originelle laissée par le passage de l'Homme depuis la Préhistoire jusqu’à l’époque de Saint Louis. Elle permettra aussi de s'interroger sur la modification de l'environnement, sur l'aménagement du territoire au fil du temps dans une des régions les plus riches d'Europe en matière de patrimoine.

Projection en présence de Marc Azéma et Jean-Yves Breuil, archéologue et coordinateur de l’ensemble des fouilles.

 

L’iconographe (7') réalisé en 2016 par Nicolas Méreau-Leroy (Pilgrymage). Film sur l'expérimentation archéologique de la chaine de production des enseignes de pèlerinage au Moyen Age.

 


Guides, la passion des grottes (52') réalisé en 2017 par Daniel Vigne (La Gaptière Production/ France Télévisions). Depuis que l’homme a quitté les grottes Ariègeoises où il a vécu entre – 30.000 et – 11000 ans, seuls les guides les fréquentent depuis le XVI siècle. Des locaux qui tout d’abord se transmettent une histoire empreinte de monstres et de mystères imaginaires. Plus tard des « médiateurs culturels » comme ils s’appellent, aux propos plus scientifiques. A cette l’époque des Lumières la préhistoire n’est pas encore « inventée ». Seule la religion a donné une date à la naissance des hommes. A partir de la fin du XIX siècle les guides de grottes d’Ariège, Hautes-Pyrénées, Haute-Garonne (Niaux, Gargas, Bédeilhac…) racontent aux visiteurs notre histoire ancienne et leurs interprétations évoluent au fur et à mesure des découvertes archéologiques et des études qui en découlent. C’est dans cette passion de l’oralité et du partage d’une histoire commune à toute l’humanité, à travers ce qui se montre et ce qui se dit, que le film présente ces guides, des personnages qui nous font pénétrer et vivre le monde souterrain où les préhistoriques s’exprimaient par un art pictural accompli et un proto langage pas encore déchiffré. Le sera t’il un jour ? Mais le film « Guides, la passion des grottes », se vit entre ombre et lumière, comme une respiration retenue, une visite essentielle au milieu des aléas de notre quotidien. Une rencontre originale avec Jean-Noël Lamiable, Jacques Azéma, Emmanuel Demoulin, Marina Laborde, Alexandre Gay, Pauline Serin, Sabine Moulin, ces guides qui ont choisi de passer la moitié de leur vie sous terre pour nous présenter les traces d’hommes et de femmes qui nous ressemblaient.

Projection en présence de Daniel Vigne et d'Aude LARMET, graphiste illustratrice.