Une journée à Samara - Samedi 18 avril

Toutes les photos de la journée sont dans les albums ici

Tout le monde est au rendez-vous samedi matin sur le parking de Samara pour une visite du site.

Nous sommes accueillis par Ludovic Moignet le directeur.

En route pour la visite, avec un beau soleil!!!


Tout d'abord, un petit rappel. Samara est un des parcs archéologiques les plus grands d'Europe.
Il est situé dans un contexte archéologique important : il y a un site mésolithique sous le parking, il est tout près d'un oppidum (un diagnostic a eu lieu l'an dernier et des fouilles vont commencer cet été, qui vont apporter de nouvelles connaissances), une importante nécropole a été découverte à Saint-Sauveur. Le site est occupé par les hommes depuis 15000 ans.

Le parc offre à tous les visiteurs un espace de découverte des gestes et des techniques de nos ancêtres préhistoriques ; la reconstitution de la vie quotidienne permet de constater, dans un cadre préservé, l’interaction permanente entre l'Homme et la Nature depuis les débuts de l’Humanité. Par la mise en scène de l'archéologie et la mise en situation des visiteurs, Samara rend vivante l'archéologie. Les médiateurs sont tous des passionnés et des spécialistes des différentes périodes de l'Histoire. Ils partagent avec les visiteurs leurs connaissances et leurs expériences.

Samara est aussi un véritable sanctuaire de la nature, 30 hectares de faune et de flore préservés avec 80 espèces forestières d’Europe et d’ailleurs, des essences végétales aux particularités intéressantes et des anciennes fosses d’extraction de tourbes. (voir le site de Samara)

Il y a encore beaucoup à faire. Le but est de mêler la nature et l'archéologie, reproduire les paysages des différentes époques avec la faune et la flore, et intégrer l'archéologie dans la partie nature. Tout cela en restant dans l'esprit de Bruno Lebel son créateur, architecte Grand prix de Rome, qui a voulu que la visite de Samara se fasse selon un cheminement, une sorte de "voyage initiatique" autour de toute une symbolique souvent empruntée à l'antiquité et la mythologie.

Ainsi le "labyrinthe végétal" est inspiré de celui du Minotaure.

Il a conçu tout au long du parc un aménagement paysager pour qu'on se sente bien. Et c'est réussi!!!

Prochainement le labyrinthe végétal présentera l'évolution des plantes depuis le néolithique jusqu'à l'époque romaine et leur utilisation par l'homme à ces différentes époques.

Bruno Lebel donne à l’interprétation de l'architecture originale du pavillon des expositions plusieurs niveaux de lecture : une représentation physique et psychique de l’homme ainsi qu’une représentation cosmique. Vu d'avion il représente un corps humain.Situé au coeur du parc, ce bâtiment de 1 200 m2

Il est construit sur des structures de barres d'acier recouvertes de coques de béton.

Il y a 67 essences d'arbres, 10 écureuils européens et 2 écureuils américains. C'est le CPIE (Centre permanent d'initiatives pour l'Environnement) qui gère l'aménagement et qui mandate les interventions de botanistes.

Les reconstitutions des différents habitats

Tout au long du chemin qui mène aux différents habitats, on découvre des reproductions de sculptures.

Bas reliefs de divinités d'après le niveau 3 du pilier des nautes.

Le pilier des nautes comprend 5 blocs sculptés représentant lesplus importants dieux gréco-romains et celtiques. Jupiter et Vulcain côtoient Tarvos et Esus, Jupiter est accompagné d'un aigle, Vulcain porte ses attributs, les tenailles et le marteau. Esus attaque à la hache un arbre tandis que Tarvos est représenté sous les traits d'un taureau.

Stèle de Cernunnos. Les Gaulois ne représentaient pas leurs dieux. Les Romains apportent cet usage et les gaulois romanisés commencent à le faire. Cernunnos le dieu-cerf est assis en tailleur (position des gaulois) ; il porte un torque de chef et une ramure de cerf. Il tient une corne d'abondance (dieu de la nature et des animaux sauvages). Il a été découvert sous l'autel de la cathédrale de Reims ; l'original est conservé à Reims.

Cette passerelle fait l'objet d'un projet de chantier-patrimoine avec le lycée d'Abbeville, section menuiserie. Les élèves vont reproduire le pont que César a pris pour traverser le Rhin pendant la guerre des Gaules.Il y aura une inauguration avec des Romains et les élèves costumés.


Habitat paléolithique

A cette époque il fait froid, 2-3° l'hiver et 12 l'été ; l'homme est nomade et chasse le renne.

L'habitat reconstitué ici est une supposition à partir des découvertes qui ont été faites. On trouve les trous de poteaux de l'armature, le foyer central, les déchets de silex. A partir de ces éléments l'habitation a été reconstituée avec le plus de vraisemblance possible.

Pour reconstituer cette tente, il a fallu :
-    des branches de saule de plus de 3 mètres de long (il faut un bois tendre et malléable) ;
-    3 km de lanière de cuir ;
-    des kilos de matière grasse pour assouplir les liens et les peaux ;
-    une centaine de peaux entières pour la recouvrir.

 voir le site de Samara ici

Pour chasser l'homme utilise des sagaies qu'il lance à l'aide d'un propulseur. C'est un morceau de bois avec un retour en os dans lequel on enclenche la sagaie pour donner plus d'élan et de force au tir.


Quelques essais...



Maison de chef...!



Les rennes

Samara accueille depuis peu un couple de rennes venu de Norvège. Ces animaux semi-domestiques évoluent à proximité des tentes du Paléolithique supérieur . Les nomades du paléolithique supérieur suivaient les troupeaux de rennes pour manger et utilisaient leurs peaux pour leurs habitations.

La femelle au pelage gris/brun se nomme Hellä, cela signifie douce et c’est un mot emprunté au vocabulaire finnois et le mâle à la robe blanche s’appelle Jalo qui signifie noble et gracieux.  (ces noms sont inspirés par les Sames, peuple de Norvège éleveur de rennes et ils ont été choisis par les internautes).  Les bois perdus en fin d’automne, début d’hiver, reprennent en ce moment leur croissance. Chez le mâle, la croissance débute en fin d’hiver voire début de printemps. L’excroissance visible sur les photos prendra bientôt la forme de ramure, par phases successives au cours du printemps et du début d’été. Chez la femelle la croissance des bois est plus tardive et se fait entre mai et juin.

Ils sont nés il y a un an en Norvège et pendant 6 mois ils se sont habitués au climat plus doux à la ferme pédagogique du Gröning près de Forges-les-Eaux . Pendant l'hiver ils retourneront à la ferme.

(voir l'article du Courrier picard)

Quand il est arrivé, le jeune mâle a perdu ses bois, suite au choc causé par le changement d'environnement et de climat, mais ils commencent à repousser très vite, ce qui est le signe d'une bonne adaptation et qu'il se sent bien dans son nouvel environnement. Ils ont déjà l'habitude tous les deux de voir de nombreux visiteurs!

On continue la visite et on arrive à la maison néolithique avec son potager. L'homme devient sédentaire et construit des maisons où  l'on vit en famille.




La maison néolithique

En continuant la visite on arrive à la maison et au jardin néolithiques.

L'homme se sédentarise et c'est l'époque des premiers agriculteurs. Ils vivent en famille dans des grandes maisons.

Jacques Perrin a tourné une scène de son prochain film "Les saisons' qui sortira le 16 décembre prochain (avant première prévue au Gaumont).

plus d'infos ici


A l'intérieur de la maison, il a fallu maquiller les troncs d'arbres pour cacher les traces de tronçonneuses avec des faux noeuds (voir ici)


Un petit coup d'oeil en passant sur l'atelier du bois qui sera bientôt recouvert de torchis, et sur le vallus, la moissonneuse gallo-romaine. Un mini champ de blé va être semé sur l'oppidum et pour les fêtes du 15 août on pourra assister à la moisson gallo-romaine.




La maison de l'âge du bronze

C'est le début de la propriété privée, on vit maintenant dans des maisons individuelles entourées d'un enclos.

Au passage, petite démonstration de la technique du moulage à la cire perdue.

La technique de la cire perdue permet de réaliser en métal des formes complexes (parures, statuaires…) non réalisables à partir d’un moule bivalve.
L’objet que l’on veut obtenir est d’abord façonné en cire puis entouré d’argile, ce moule en argile est réalisé autour du modèle en cire.
Le chauffage du moule permet d’évacuer la cire et de cuire l’argile. Le métal fondu est ensuite coulé par les ouvertures prévues à cet effet. Lorsque le métal est refroidi, le moule est brisé et l’objet est alors terminé en supprimant le métal excédentaire.
Chaque épreuve de cire ne permet de réaliser qu’un exemplaire unique. Ce mode de fabrication n’est pas destiné à la production en série mais est réservé aux objet de « luxe ».
Utilisé dès le début de la métallurgie, ce procédé perdure à l’époque gallo-romaine et est encore employé par les sculpteurs contemporains. (site de Samara)




La maison gauloise

Le modèle est la maison du IIIè s. avant notre ère fouillée à Glisy par Stéphane Gaudefroy.

Le torchis est recouvert de chaux lissée. Il y avait peut-être un étage. Les murs sont peints; il y a un four à pain, l'intérieur est luxueux.

Elle est entourée d'un fossé et d'une haie ; on entrecroisait les branches des arbres, ce qui rendait la haie infranchissable, comme on le fait encore dans le Morvan.


Le grenier était à côté de l'ancienne maison gauloise qui a dû être démontée car elle devenait dangereuse.

La maison gauloise le jour de la crémaillère



Pause déjeuner bien méritée au bistro de césar

Le restaurant est décoré de fresques murales et d'enduits peints comme on pouvait en voir dans les maisons romaines.

Les menus romains s'inspirent de la cuisine du chef Apicius, un gastronome qui a servi les empereurs Auguste et Tibère. Connu pour être un connaisseur raffiné, Apicius, se fit remarquer pour ses extravagances et ses goûts dispendieux. Son traité gastronomique "De re coquinaria" fit référence pendant plusieurs siècles.(site de Samara)


Et nous voilà repartis pour un après midi de découvertes!


Les démonstrations - techniques et expérimentations


Le feu

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Nous repartons dans la maison néolithique pour assister à une démonstration : avec de la marcassite et un silex, on produit une étincelle qui, recueillie dans de l'amadou et de la paille, va donner le feu.




La taille du silex

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Le forgeron

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A côté l'atelier du tisserand est accompagné d'un mini jardin de plantes tinctoriales ; ici la waide (ou guède, ou pastel) qui servait pour faire la teinture bleue.



Le pavillon des expositions

Nous terminons notre visite par le pavillon, qui accueille deux expositions permanentes : "Les scènes de la Préhistoire" et "600 000 ans d’Histoire en Somme". Ces expositions présentent 600 000 ans d’Histoire par la restitution des espaces paysagers et des scènes de vie quotidienne dans leur contexte archéologique.

Chaque scène de reconstitution évoque l’évolution de l’Homme, de son environnement, de son mode de vie et de ses techniques.  (site de Samara)



Retour en Ludomobile!!!



Il y a encore beaucoup de choses à voir à Samara, on ne peut pas tout faire en une journée!!

Il y a encore l'oppidum, le marais...

Ce sera pour une prochaine visite!!!

L'occasion aussi de goûter la cervoise fabriquée par la brasserie de la Somme à partir de 7 plantes aromatiques qui existaient à l'époque gauloise et qui sont présentes à Samara. Prochainement, l'orge, élément de base de la Cervoise, sera cultivé en vallée d'Acon, vallée située à proximité du parc. Le miel contenu dans la Cervoise est récolté à Samara.

Le miel est celui des ruches installées dans les marais de Samara et mis en pot par Les Ruches de Wailly

Merci à nos guides pour cette super journée!

A bientôt pour d'autres découvertes!

Pour voir toutes les photos cliquez ici


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