Boucher de Perthes préhistorien visionnaire

France 3 PicardiePublié le 09/12/2016 à 12:00, mis à jour le 09/12/2016 à 12:17

Avec son ouvrage Les Antiquités celtiques et antédiluviennes paru en 1849, Jacques Boucher de Perthes, directeur des Douanes à Abbeville, a démontré l'existence de l'Homme avant le Déluge, que l'on datait à 5000 ans avant Jésus Christ.

 

Boucher de Perthes, préhistorien visionnaire

Avec son ouvrage Les Antiquités celtiques et antédiluviennes paru en 1849, Jacques Boucher de Perthes, directeur des Douanes à Abbeville, a démontré l'existence de l'Homme avant le Déluge, que l'on datait à 5000 ans avant Jésus Christ.

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Au début du XIXe siècle, les religions font remonter l'origine de l'Homme au Déluge, à environ 5000 ans avant Jésus Christ.

Issu de l'aristocratie ardennaise, Jacques Boucher de Perthes publie en 1803 un livre sur la flore d'Abbeville, où son père est directeur des Douanes. Cet ouvrage recense 25000 plantes, ce qui lui vaut de devenir membre de nombreuses sociétés savantes françaises et européennes. Il est aussi l'un des fondateurs de la Société d'Emulation d'Abbeville.

En 1825, il remplace son père aux Douanes et écrit des poèmes, des romans, des chansons, du théâtre et mêmes des livres sur le commerce, le monde ouvrier, l'administration, le courage, etc.

Mais Jacques Boucher de Perthes est aussi un homme de terrain et vers 1830 il trouve dans un banc d'alluvions de la Somme des silex taillés, des haches polies et autres os de mammouth et de rhinocéros. Après vingt ans de ramassage, il publie ses découvertes dans plusieurs ouvrages, dont son bestseller Antiquités celtiques et antédiluviennes.

C'est un coup de tonnerre dans la société scientifique de l'époque qui n'a aucune confiance dans ses travaux. Jusqu'à sa mort, il défend ses idées. C'est finalement le paléontologue écossais Hugh Falconer, confirmera ses thèses en fouillant dans le Devon. 

Falconer et ses collègues de l'Académie royale de Londres viendront à Abbeville en 1859 saluer l'œuvre de notre chercheur ; quelques mois plus tard, lors d'une réunion de l'Académie des sciences de Paris sur le sujet, le nom de  Boucher de Perthes n'est même pas prononcé. Cela fera dire à l'un des leurs, plus lucide : « Il y a bien des gens qui pensent que la science doit s'arrêter juste, où se sont arrêtés leurs propres travaux et leurs observations ».

La confirmation du génie de l'Abbevillois nous est donnée par le grand préhistorien français Leroi Gourhan, mort il y a trente ans : « L'apport de Boucher de Perthes pour l'archéologie s'est révélé capital mais aussi visionnaire à bien des égards, qualité qui rend ses textes encore actuels ».


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