Conférence vendredi 29 mai 2015 : Le site préhistorique de Renancourt

Le CIRAS vous convie à sa prochaine conférence qui aura lieu le vendredi 29 mai 2015 (20 h 30) à la DRAC (Salle Robida, 61 rue Saint-Fuscien). Elle sera animée par Clément Paris, responsable des fouilles.

Entrée libre

Depuis 2007, différentes opérationsarchéologiques réalisées par l’INRAP ont été effectuées dans le quartier Renancourt à Amiens.


Lors de ces opérations, deux sites du Paléolithique supérieur ancien ont été découverts dans le bas de versant. Ce secteur était déjà favorablement connu pour une découverte ancienne d’un gisement paléolithique. En effet, en 1910, Victor Commont effectua une fouille dans le fond de « l’ancienne briqueterie Devalois » et récolta un mobilier caractérisé par une industrie laminaire de belle facture, des vestiges osseux et un possible foyer. Malgré l’ancienneté de la découverte, ce gisement restait, il y a peu, le seul témoignage en contexte stratigraphique rapproché du Paléolithique supérieur ancien. En effet, jusqu’ici, cette période était particulièrement mal représentée dans le Nord de la France, avec seulement quelques sites hors contexte ou avec des séries quantitativement réduites. Cette lacune a longtemps tranché avec les nombreuses découvertes de gisements dans des pays limitrophes comme la Belgique ou la Grande-Bretagne effectuées depuis le XIXe siècle.

Malheureusement, la série de la fouille de V. Commont a été dispersée après sa mort. Les opérations
récentes ont donc donné l’opportunité de réintervenir dans ce secteur et ont permis la découverte de deux gisements appelés Amiens-Renancourt 1 et Amiens-Renancourt 2. Ils sont spatialement distincts et datent respectivement de 23000 et 28000 ans (datations non calibrées).


En plus de leur rareté, ces deux gisements sont très bien conservés et permettent aujourd’hui de multiples études pluridisciplinaires qui renouvellent les données concernant le début du Paléolithique supérieur dans le Nord de la France, et même plus largement dans le Nord-ouest européen. Ainsi, en plus des traditionnelles études de mobilier lithique et faunique, différentes approches environnementales et palethnologiques ont été menées. L’intérêt de ces gisements a été confirmé l’année dernière avec la découverte d’une statuette féminine sur le site d’Amiens-Renancourt 1. Ces objets emblématiques de la Préhistoire se retrouvent durant toute la culture gravettienne jusqu’en Sibérie mais restent particulièrement rares. En France par exemple, la dernière statuette gravettienne trouvée en contexte stratigraphique a été mise au jour en 1959 à Tursac (Dordogne). Sur l’ensemble du territoire français, on ne dénombre qu’une quinzaine de statuettes de ce type, regroupées essentiellement dans le grand quart sud-ouest (Aquitaine, Pyrénées).


Les deux gisements d’Amiens-Renancourt s’insèrent donc dans un contexte lacunaire et apparaissent
aujourd’hui comme des gisements de premier plan réunissant datations absolues, stratigraphie développée, bonne conservation des vestiges lithiques et osseux, et possibilité d’étude palethnologique. Ils s’intègrent dans une nouvelle dynamique de recherche sur les modalités de peuplement du Nord de la France de cette période.

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