Au sommet de la cathédrale d’Amiens pour la défense du service public de l’archéologie

Courrier picard du 25 mars 2015

Des archéologues de l’Institut national de recherches préventives, un service public, ont manifesté hier pour la défense de leur activité.

Plusieurs archéologues de l’INRAP (institut national de recherches archéologiques préventives) s’étaient réunis hier sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame pour une nouvelle action visant à dénoncer la dérive concurrentielle qui pénalise leur service. «  Depuis 2003, nous subissons la concurrence agressive d’opérateurs privés qui tirent les prix vers le bas. Cela a des conséquences directes sur l’activité de l’INRAP, mais aussi sur la qualité du travail scientifique  », notent plusieurs archéologues rencontrés hier après-midi. Munis de deux énormes banderoles de 25 mètres, ces spécialistes des fouilles ont voulu alerter sur leurs conditions de travail devenues précaires devant le symbole du patrimoine picard. Car s’ils dénoncent une baisse de leur activité depuis la concurrence directe d’opérateurs privés, c’est aussi la préservation du riche patrimoine national qui est remise en question selon eux.


«  Il y a entre 10 et 15 opérateurs privés qui se concurrencent sur le territoire national. Certains dégagent les bénéfices de grandes industries du luxe. Tout ce qui les intéresse c’est de se faire de l’argent, au détriment de la qualité des recherches  », pestent les archéologues de l’INRAP, rompus aux actions coup de poing, notamment à Paris. Hier, sur le parvis, il y avait hélas peu de touristes et de badauds pour assister au déploiement des deux banderoles des archéologues (lire ci-contre). Mais les 2000 agents de l’institut national de recherches préventives que compte la France sont décidés à rester mobilisés pour inciter le législateur à modifier les règles d’attribution des marchés. «  Il serait bon que les maîtrises d’ouvrage redeviennent publiques sur certains chantiers  ».



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