L'archéologie aérienne avec Roger Agache

Archive video INA intégré dans la fresque hypermédia du Conseil régional de Picardie.

 

C'est en avril 1960 que Roger Agache (1926-2011), grâce à un simple appareil photo 24x36 d'amateur et un coucou de l'aéro-club d'Abbeville, s'initie à l'archéologie aérienne dont il affine progressivement les techniques. Pendant deux décennies (1960-1979), en toute saison, il règne sans partage sur le ciel du département, accumulant des milliers d'heures de vol et des dizaines de milliers de clichés qui contribuent à populariser fortement cette discipline. Les indices topographiques, sciographiques, phytologiques, pédologiques, hygrométriques ainsi que les ombres portées n'ont bientôt plus aucun secret pour lui. Malgré leur fugacité, tous sont mis à contribution pour détecter le maximum de vestiges enfouis.

Durant près de 40 ans, il publie des dizaines d'articles qui seront largement diffusés et lui confèrent une notoriété internationale. Désormais l'archéologie change d'échelle. Ainsi, rien que dans le département de la Somme, c'est un peu plus de 2900 sites protohistoriques et antiques qui sont découverts et, pour certains d'entre eux, ainsi sauvés d'un oubli irrémédiable. De spectaculaires clichés de fermes gauloises et de villas gallo-romaines nous offrent des plans d'une précision stupéfiantes.

L'apport magistral des détections aériennes ne saurait masquer certaines lacunes. Elles dépendent étroitement du substrat pédologique (la nature des sols), des techniques culturales et des techniques de fondation ou de construction des habitats. Si elles permettent la reconnaissance de grandes séries typo-morphologiques (enclos circulaires, fermes indigènes, fana (temples), villae), environ un cinquième des sites sont classés dans la catégorie des "fossés", "substructions", "aires humiques" et autres "habitats disparus" indatables. Les clichés fournissent une image à un instant particulier de la vie du site. Si des réaménagements sont parfois perceptibles, les phases d'évolution, qui vont parfois de la protohistoire au Bas-Empire ne peuvent être appréhendées. Les survols aériens sont également complètement inopérants pour la détection des sites du haut Moyen Âge qui se caractérisent par des structures souvent très érodées.

La fin du reportage se termine par une vue de la remarquable cave de la villa gallo-romaine d'Athies qui a fait l'objet des fouilles archéologiques en 1966-1976.

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